À toi, le dernier de mes enfants
Toi le dernier enfant de mes enfants. Demain, tu vas avoir 4 ans !
Lorsque je prends quelques instants pour prendre conscience de toutes les acquisitions que tu as réalisées depuis ta naissance, je suis époustouflée. Tu as eu besoin de 4 ans pour apprendre à te développer à travers toutes les sphères de ton développement. Tu sais maintenant marcher sur 2 pieds, partager, attendre ton tour, mettre de la confiture sur tes rôties, gérer tes émotions, sauter à pieds joints, manipuler un bâton de hockey, chanter des chansons de Bob Bissonnette, faire des demandes, exprimer tes attentes, compter en français et en anglais jusqu’à 5, raconter des blagues, nommer les noms de tous les personnages des films de Harry Potter…..
4 ans pour développer toutes ses habiletés…ça ne me semble tellement pas beaucoup. Non ?
J’oublie quelques fois que lorsque tu es venu au monde, tu ne connaissais rien du MONDE. Tu as eu besoin de sentir, toucher, goûter, expérimenter pour connaître l’Univers dans lequel tu gravitais. Ton cerveau a compris qu’une pomme était une pomme au fils des expériences que tu effectuais. Je t’ai dit "Non" combien de fois pour t‘empêcher de te blesser ou de commettre une gaffe ? La phrase "on ne peut pas faire ça" a été une intervention que j’ai utilisée pour exprimer mon désaccord face à des comportements que tu adoptais que MOI je jugeais dérangeants.
Je me souviens de la fois où tu as fait pipi sur le balcon avant de la maison. Ton regard m’exprimait ton incompréhension face à mon interdiction. Tu devais te questionner afin de comprendre pourquoi tu pouvais uriner dans une toilette, sur le gazon près de la piscine, quelques fois dans le bois, mais pas sur le perron devant la maison. À ce moment-là, j’aurais dû prendre le temps de te donner des explications. Mais, je ne l'ai pas fait.
Je me rends compte que la vie va tellement rapidement et que j’ai manqué des petits instants importants comme celui-là pour t’expliquer pourquoi la vie est la vie. Je me questionne souvent sur les exigences que j’ai eu envers toi, qui ne connaissais pas les normes sociales. Je me rends compte qu’être un enfant se définit par l’acquisition de règles qui sont transmises par les adultes selon LEUR vision et LEUR compréhension du monde. Et si, nous avions oublié la base, nous les adultes. Et si, nos cœurs d’enfants s’étaient envolés trop tôt ? Mencius avait peut-être raison lorsqu’il disait que "grand était celui qui n’avait pas perdu son cœur d’enfant".
Ce soir, j’ai eu le cœur gros. Tu m’as demandé d’aller te reconduire dans ton lit. Je t’ai tendu mes bras. Et j’ai réalisé que tu étais lourd. Tu grandis mon fils ! Tu grandis même merveilleusement bien. Mais, tu t’éloignes aussi tranquillement de moi. Je sais que bientôt je ne pourrai plus te porter dans mes bras pour aller te border. Et je saurai à ce moment-là que j’ai fait une bonne job comme maman parce que je vais m’être questionnée et remise en question.
À toi le dernier de mes enfants, je t’aime et je suis fière de toi.
Écrit par Stéphanie Bellemare, Collaboratrice
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